Il veut s’habiller tout seul. Illustration : Danièle Bour

Il veut s’habiller tout seul

Le matin, plus question d’habiller votre enfant : il veut désormais le faire tout seul ! Comment accompagner, sans s’impatienter, cette envie d’autonomie qui montre qu’il grandit ? Explications et conseils de Christine Brunet, psychologue.

Encourager votre enfant

Le désir de votre enfant de s’habiller tout seul est une excellente nouvelle, le signe qu’il a envie de grandir, qu’il s’identifie à ses parents, à ses grands frères et sœurs. Il s’inscrit dans une dynamique positive qui demande à être soutenue et encouragée.

Si vers 3 ans il n’en prenait pas l’initiative, il serait judicieux de le solliciter, de lui expliquer que s’habiller est une affaire qui le concerne. Peut-être ne l’a-t-il pas compris.

Jouer avec lui

Les jeux de motricité fine (enfiler des perles sur un fil, encastrer des formes dans une boîte, réaliser des puzzles…), et les jeux de coordination (taper dans les mains selon des séquences répétitives) l’aideront à gagner en adresse et faciliteront ses gestes pour s’habiller : attacher les scratchs de ses chaussures, insérer un bouton dans la boutonnière, remonter une fermeture Éclair, enfiler une manche.

S’organiser

Évidemment, quand un tout-petit s’habille seul, cela prend du temps, surtout le matin lorsqu’on est pressé ! La solution ? S’organiser.

La veille, choisir des habits pratiques à enfiler, les ranger sur une chaise à sa hauteur et dans le bon ordre pour éviter qu’il enfile le pantalon avant le slip, ou les collants avant la culotte ! Et le réveiller 10 minutes plus tôt.

L’accompagner

Plutôt que de trépigner parce que leur petit apprenti ne s’habille pas assez vite, les parents peuvent opter pour la collaboration : il enfile une chaussette, son papa ou sa maman enfile l’autre. Ils sont alors dans le partage et s’amusent tout en gagnant du temps !

Ainsi, l’enfant comprend que même s’il a envie de grandir, il pourra toujours compter sur ses parents.

Trouver une autre complicité

S’il veut s’habiller seul, c’est qu’il grandit et qu’il a donc un peu moins besoin de ses parents. C’est beaucoup de fierté pour eux, bien sûr, mais aussi un pincement au cœur et une pointe de nostalgie face au temps qui passe si vite !

Que les parents se rassurent : même s’ils n’habillent plus leur tout-petit, ils peuvent maintenir avec lui une tendre complicité par bien d’autres biais : en lui faisant des gros câlins à d’autres moments, en jouant avec lui, en lui lisant des histoires… Petit à petit, la proximité avec son enfant devient de moins en moins physique, c’est dans l’ordre des choses.

Accepter ses erreurs

Parfois, les boutons seront décalés ou les chaussettes en tire-bouchon. Est-ce grave ? S’il peine à enfiler sa chaussure droite parce qu’il tente d’y mettre son pied gauche, les parents peuvent rectifier en douceur : “J’ai l’impression qu’il vaudrait mieux essayer avec l’autre pied.” Surtout ne pas se moquer car il pourrait perdre confiance en lui.

Prendre le relais

Un jour, il a envie de s’habiller seul, le lendemain, il ne veut même pas en entendre parler. Grandir et faire tout seul, c’est parfois angoissant.

Un petit enfant a besoin de plages de répit durant lesquelles ses parents reprennent en charge l’habillement, le temps qu’il manifeste à nouveau l’envie de se débrouiller comme un grand.

Propos de Christine Brunet, psychologue, recueillis par Isabelle Gravillon, supplément « Parents », Popi, septembre 2013

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