Petit guide pratique d’éducation positive. Illustration : Tor Freeman

Petit guide pratique d’éducation positive

Encourager, valoriser, féliciter… pour aider son enfant à prendre confiance en lui : la parentalité positive, l’éducation bienveillante sont de nouveaux courants de l’éducation. Mais au quotidien, comment mettre en pratique ces bonnes intentions ? Petite initiation à l’usage des parents.“Petit guide pratique d’éducation positive”, supplément pour les parents, Popi septembre 2016. Texte : Isabelle Gravillon, photo : Hélène David.

“Bravo, tu as réussi !”

“J’essaye toujours d’encourager Lucie à faire les choses pour elle-même, pas pour nous faire plaisir. Quand elle finit son assiette, je lui dis que c’est super, qu’elle va bien grandir !” raconte Brice, papa de Lucie, 2 ans. 

  • L’avis du pédopsychiatre : “Essayer de motiver un tout-petit avec des arguments affectifs – en lui disant, par exemple : “Tu me fais plaisir en mangeant bien” – est rarement efficace. À 2 ans, il a souvent beaucoup plus envie de s’opposer que de faire plaisir… Mais lui montrer des bénéfices très concrets le concernant directement pourra s’avérer plus convaincant : “Ce légume va t’aider à courir plus vite, la viande te permettra d’être grand et fort… ” Il intègre ainsi une notion particulièrement abstraite : toutes ces choses que ses parents lui demandent de faire, c’est dans son intérêt à lui, pour son bien, et pas seulement parce qu’ils l’ont décidé !”

“Quand Jules me montre un dessin, j’insiste toujours sur ce que je trouve sympa : par exemple, le soleil qui rend son dessin joyeux. Je lui demande aussi ce qu’il préfère dans son dessin”, explique Coralie, maman de Jules, 3 ans.“Petit guide pratique d’éducation positive”, supplément pour les parents, Popi septembre 2016. Texte : Isabelle Gravillon, photo : Hélène David.

  • L’avis du pédopsychiatre : “Le compliment dithyrambique face aux productions de l’enfant – « Ton dessin est vraiment super, magnifique ! » – ne contribue pas à le rendre plus sûr de lui. Trop vague, trop systématique, il se révèle vide de sens et n’a pas de réelle utilité. En revanche, quand les parents prennent le temps de décrire ce qui leur plaît ou ce qui les touche dans le dessin de leur enfant, celui-ci se sent valorisé, considéré comme un interlocuteur à part entière. Encore plus s’ils l’encouragent à exprimer les émotions contenues dans ce dessin : “Ces gros nuages tout gris, ils sont tristes ou en colère ?”

“Si Marie joue un moment toute seule sans nous déranger, je la remercie en lui disant qu’on apprécie qu’elle soit sage, que cela nous permet d’avancer dans ce qu’on a à faire”, confie Quentin, papa de Marie, 20 mois.

  • L’avis du pédopsychiatre : “Les remerciements adressés par les parents à leur enfant ne sont pas démagogiques : ils permettent de récompenser un comportement adapté et positif, autrement que par des objets matériels. Mais ils ne peuvent prendre toute leur valeur que si les comportements inadaptés et négatifs sont eux aussi pointés et sanctionnés. La pédagogie par l’encouragement et le compliment ne signifie absolument pas que les sanctions doivent être bannies ! C’est parce que l’enfant grandit dans ce contexte équilibré et juste qu’il a un sentiment de cohérence et de sérénité.”
“Petit guide pratique d’éducation positive”, supplément pour les parents, Popi septembre 2016. Texte : Isabelle Gravillon, photo : Hélène David.

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